Dans un tournant surprenant des événements, TotalEnergies a annoncé qu’il abandonne le projet solaire Maya en Guyane française — une initiative lancée en 2019 visant à renforcer l’indépendance énergétique de la région face à l’instabilité fréquente du réseau électrique. Ce projet était l’un des investissements en énergies renouvelables les plus significatifs de l’entreprise en France, avec un budget prévu de 200 millions d’euros.
Pourquoi le projet a-t-il été abandonné ?
TotalEnergies a cité la perte de soutien du secteur public comme la principale raison d’arrêter le projet. Le gouvernement français a récemment lancé une consultation sur son Plan Pluriannuel de l’Énergie (PPE) mis à jour, qui définit la politique énergétique nationale jusqu’en 2035. Selon ce document, il n’y a aucun besoin actuel de production d’énergie dispatchable près de Cayenne, la ville capitale.
Bien que l’énergie solaire soit naturellement intermittente, le projet Maya visait à rendre l’énergie solaire « dispatchable » — ce qui signifie que l’électricité pourrait être fournie à la demande — en intégrant un stockage par batterie. Le plan incluait une centrale photovoltaïque de 120 MW associée à un système de batterie de 240 MWh, conçu pour fournir une puissance verte continue pour Cayenne, notamment la nuit lorsque les panneaux solaires ne produisent pas d’énergie.
Cette installation aurait délivré environ 20 mégawatts d’énergie renouvelable fiable et créé 32 emplois locaux. TotalEnergies l’a décrite comme une étape vitale vers l’atteinte de l’autonomie énergétique en Guyane française, représentant environ un tiers du chemin.
Les dirigeants locaux expriment leur déception
Le maire de Macouria, où la ferme solaire devait être construite, a exprimé une forte déception : “La Guyane française ne peut pas se permettre de perdre un projet aussi crucial.” Albéric Benth, président du syndicat local de l’énergie (Smeguy), a déclaré que la communauté n’avait reçu ni explications claires sur la résiliation du projet, ni information adéquate sur les changements dans la politique énergétique.
De même, Jean-Luc Le West, vice-président de la collectivité territoriale de Guyane française responsable du développement économique, a trouvé décourageant qu’un investisseur d’envergure comme TotalEnergies n’ait pas reçu le soutien attendu.
Marie-Lucienne Rattier, conseillère territoriale axée sur le développement numérique, a reconnu qu’elle pouvait comprendre la décision de TotalEnergies de se retirer si l’entreprise se sentait abandonnée. Son propre projet ambitieux — un centre de données et village numérique d’une valeur de 480 millions d’euros — était prévu à proximité du site Maya pour bénéficier de son énergie solaire constante. Maintenant, cette initiative fait face à un important revers.
Que signifie le Plan Pluriannuel de l’Énergie (PPE) pour le solaire en Guyane française ?
Le PPE fixe la feuille de route énergétique de la France de 2025 à 2035, visant la neutralité carbone d’ici 2050. Ses révisions récentes semblent décaler l’accent des nouveaux projets solaires dispatchables près de Cayenne, impactant des plans comme Maya.
Le gouvernement recueille actuellement les derniers retours du public avant de publier officiellement le plan mis à jour début avril. Le processus de décision met en lumière la complexité de l’équilibre entre des objectifs ambitieux en matière d’énergies renouvelables et les demandes énergétiques évolutives ainsi que les considérations d’infrastructure.






